Société Louise Michel http://www.societelouisemichel.org/ Le 26 novembre 2014, au Lieu-dit. Description : Dans les années 1960 et 1970, à l’issue de la longue guerre de libération du joug colonialiste français, le régime politique à la tête de l’Algérie indépendante était majoritairement perçu en France, surtout à gauche, comme socialiste et « tiers-mondiste », même si autoritaire. La prégnance de cette perception a contribué à occulter le rôle croissant, à partir des années 1980, du contrôle des circuits de corruption (liés à la rente pétrolière et aux importations) au sein de l’élite au pouvoir, devenue quasi mafieuse. Et cela avec la complicité active de certains réseaux politiques et économiques français. Dans les années 1990, ce brouillage, conjugué à une méconnaissance assez généralisée de l’histoire du nationalisme algérien, a permis l’incroyable succès en France du discours de désinformation méthodiquement produit par le régime à partir du coup d’État de janvier 1992 : grâce au relais efficace d’intellectuels et de médias « idiots utiles », ce régime a réussi à faire accepter à l’opinion française la fable absurde déguisant la « sale guerre » qu’il menait contre son peuple – au prix de crimes massifs contre l’humanité – en une lutte de « courageux militaires républicains » contre des « hordes d’infrahumains islamistes ». Et jusqu’à aujourd’hui, alors même que des millions de Français ont été à divers titres directement marqués par l’histoire des relations franco-algérienne, les médias de l’Hexagone n’accordent plus qu’une place anecdotique à l’actualité de l’Algérie et, a fortiori, aux avatars dramatiques de son régime et aux mouvements qui agitent en profondeur sa société. « C’est trop compliqué », disent paresseusement les « rédac chefs » pour masquer, souvent inconsciemment, d’autres raisons de l’aveuglement volontaire de la France face aux réalités de l’Algérie contemporaine, qu’il n’est pas si difficile de comprendre… C’est tout cela que François Gèze tentera d’éclairer, à partir de sa double expérience d’éditeur (des années 1980 aux années 2010, il a édité à La Découverte plusieurs dizaines de titres consacrés à l’Algérie, son histoire et celle de ses relations avec la France) et de militant contre les violations des droits de l’homme en Algérie, en particulier au sein de l’ONG Algeria-Watch, créée en 1997. François Gèze, après l’École des Mines, est passé par l’École pratique des hautes études, où il a étudié l’économie des pays dits en développement. De là il a rejoint les Éditions François Maspero, auxquelles, sous sa houlette, les Éditions La Découverte ont succédé en 1983. François Gèze est président du groupe des éditeurs en sciences humaines et en sciences sociales du Syndicat national de l’édition.
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